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Mis à jour le : 09/07/2022


Au sommaire :

Septembre 1939/ mai 1940 : Atton, la drôle de guerre

1939/1945 : d’après "Atton, l’histoire du village", décembre 1998, de Pierre Morin

1939/1945 : réquisition des chevaux, à Atton

1939/1940, les Attonnais mobilisés

Prisonniersde guerre Attonais

80e Division d'Infanterie US
Le franchissement de la Moselle, à Dieulouard

Traduction de documents américains,
Atton, à partir du 15 septembre 1944

Entre Pont à Mousson et Dieulouard, la tête de pont américaine
Du 12 au 16 septembre 1944

1944/1945 : Atton, messe, en présence de soldats américains

Article : 1918 / 1944, résignation admirable des habitants d’Atton

Septembre 1944 : libération d'ATTON, témoignages :

Septembre 1944, ATTON : plan des maisons détruites

Témoignage de Bernard IUNG

Samedi 9 juillet 2022 : deux nouvelles photos d’Atton, après la libération de septembre 1944 "Lien"

Plan d’Atton, en 1945, par Jean-Paul BELLO. "Lien"

Le 16 octobre 2020, témoignage de Jeanine, petite fille de Victor OLIVETAN,
présente dans l’abri en forêt de Facq, Haie Baraud,
en septembre 1944. Elle avait 6 ans.

Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Paul BELLO,
recueilli par son fils Jean-Paul

Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Gilbert THEOBALD

Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Charles LAMOTTE, du 16 février 1999,
par les bons soins de Jean-Louis THEOBALD

Témoignage d’Emile Jean LAMOTTE, Atton incendié,
FFI, combattant de la 1re Armée, grand blessé, prisonnier au Stalag XVII B

Un Lancaster pour cercueil (Millery, Ludres, St-Odile)
Articles de Michel LORRAIN, originaire de Clémery

Témoignage de Jeannine PETITJEAN,
fille d’Arthur BARBOSA et belle fille d’André PETITJEAN
Souvenirs de 1939/1945

Sergent Floyd V SPRINKLE, décédé à ATTON, le 10 octobre 1944

Le 16 septembre 2021 : commentaires de Guillaume JOLIVET : il y a 77 ans,
les unités américaines, qui ont libéré Atton, en septembre 1944

Commémorations

Commémoration de septembre 2004, récit de la libération d'Atton, par Pierre MORIN

Aux Morts 1939/1945

Hommage aux blessés, tués et disparus, soldats et officiers américains,
de la 80e division d'infanterie- 80th Infantry Division,
qui ont combattu, en septembre 1944, à proximité de Atton.


Septembre 1939/ mai 1940 : Atton, la drôle de guerre

Septembre 1939, à ATTON, le 511e régiment de chars de VERDUN

Mars 1940, les enfants d'ATTON, au chateau de MOUSSON
Au premier plan, avec son béret :  Bernard IUNG (1933/2012)

Le 7 mars 1940, ATTON, 20 rue de LOISY, des Sapeurs du 2e régiment du Génie

 

ATTON, hiver 1939/1940

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1939/1945 : d’après "Atton, l’histoire du village",
décembre 1998, de Pierre Morin

L'EXODE

Le 11 juin 1940, les deux tiers de la population fuient vers le sud. Certains qui avaient trouvé des chariots, arrivés à CEINTREY (54), furent mitraillés et bombardés. Apprenant que les Allemands étaient à EPINAL, ils firent demi-tour et rentrèrent au pays.

LA LIBERATION

Lorsqu'Atton fut libéré le 16 septembre 1944, les Américains trouvèrent un village en ruines et sans habitants.

Michel PERRIN, ancien conseiller municipal, qui avait 16 ans à l'époque, évoque ses souvenirs :

"Le 4 septembre, la population a été entièrement évacuée par une compagnie de l'AFRIKA KORPS qui voulait faire place nette pour mieux résister à l'armée Américaine. Les habitants trouvèrent refuge dans les communes voisines, la majorité à MORVILLE et à PORT-SUR-SEILLE, le reste à EPLY, NOMENY et des communes plus éloignées.

Vers le 15 septembre, une patrouille Américaine envoyée en reconnaissance, après avoir traversé la Moselle, rencontra un détachement Allemand en plein centre d'Atton, il y eut des pertes sensibles des deux côtés et les Américains se replièrent. Ils envoyèrent un avion de reconnaissance prendre des photos car ils pensaient qu'Atton était un repaire d'Allemands. Ces photos montrèrent un char Allemand évoluant dans le bas du pays, à la hauteur du pont qui servait d'abri, et que les Américains prirent pour l'entrée d'un tunnel abritant des Panzers. Tragique méprise car il s'agissait d'un seul char patrouillant et il n'y avait plus d'Allemands dans le village. Le bombardement commença, aucune maison ne fut épargnée, plus de 50% furent détruites par le feu et les autres plus ou moins endommagées par les bombes et les obus.

Si le village ne fut pas rasé à 100% c'est grâce au colonel FRANCOIS, chef des FFI, qui s'était aperçu que le village était vide, a prévenu les Américains qui ont arrêté le pilonnage (épisode relaté par Charles FRANCOIS dans "le Pays Lorrain").

Morville fut libéré le 17 septembre au matin par les Américains. Le 18, profitant du brouillard matinal, les Attonnais regagnèrent leur commune. La population de Morville a été très accueillante et ceux qui ont vécu ces moments-là en ont gardé un excellent souvenir et en seront toujours reconnaissants.

Les habitants qui avaient été accueillis dans des communes autres que Morville et Port-sur-Seille n'ont été libérés qu'en novembre, car ils avaient été refoulés jusqu'à MORHANGE (57) par les Allemands.

Source : Jean-Louis THEOBALD

Est Républicain (septembre 2004)

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1939/1945 : réquisition des chevaux, à Atton

Source : Jean-Louis THEOBALD

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1939/1940, les Attonnais mobilisés

A gauche, Emile GUILLAUME était né en 1913.
Fait prisonnier, à l’armistice, il ne fera que 18 mois de captivités.
Il a été libéré, par ce qu’il avait eu les deux jambes cassées.

Collection : Claude SCHWAB

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Prisonniers de guerre Attonais
Source :
Jean-Louis THEOBALD

17 juin 1940 : Appel du maréchal Pétain : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. ». 22 juin 1940 : armistice avec l’Allemagne.

Près de 2. Millions de Français sont emmenés en captivité, dont 85 généraux. Pour Atton, on relève :

- AMEN Jean-Paul, né le 08/09/1920, à Atton,

- BART Gaston, né le 14/04/1905, à Nancy,

BART Gaston, en captivité (au centre)

 

- CHRISTOPHE Jean André Désiré Charles, né le 11/08/1911, à Atton,

CHRISTOPHE Jean André Désiré Charles, en captivité en partant de la droite, le 3e en haut, les bras croisés.

- DROIT Charles, né le 22/08/1901, à Courbessau, 2e classe, 146 RIF, Stalag V_A,

- DROIT André Gustave, né le 27/03/1907, à Mousson,

- DERVELLE Aimé, né le 12/05/1910, à Pont-à-Mousson, 2e classe, 402e DCA, Stalag XVII_A,

- GUSTING Edouard Emile, né le 24/03/1914, à Atton,

- IUNG Jean Gabriel, né le 17/06/1906, à Atton, stalag XII F, Kommando 1004,

Jean Gabriel IUNG (à droite), artilleur, pendant la drôle de guerre, à Alain, en Moselle (site non trouvé)

Jean Gabriel IUNG (au centre), en captivité, de mai 1940 à mars 1945
(Maikammer, au sud de Neustadt an der Weinstraße)
au Stammlager XII F, Kommando 1004, Gefangennummer (numéro de prisonnier) 2359, comme menuisier

 

D’avril 1941, à juin 1944, il travaille toutes les nuits (19h00/07h00), dans un atelier bien camouflé. Il avait un Allemand comme équipier.

Il faisait fonctionner une machine à bois assez compliquée, qui tournait de jour comme de nuit pour la fabrique de baraques, en bois, démontables. Cette usine employait, environ 500 personnes, des Français, puis des Russes, des Italiens et Ukrainiens.

Usine : Société AJ. Buchert GmbH, Bad Dükheim-Hardenburg

https://www.stalag.l3fr.org/e107_plugins/content/content.php?content.27

 

Le 23 février 1944 : lettre de Bernard IUNG, à son père Jean, en captivité

Collection Bernard IUNG

LAFLEUR René François, né à Atton le 18/05/1906 à Atton, mort, le 30/12/1941, à Périgueux.
Adjudant d'artillerie, domicilié à Maron, epoux de BERNARD Hélène

Sources : Service historique de la Défense, Caen - Cote AC 21 P 66913

MAILLEFERT Roland Joseph, né le 15/02/1922, à Atton, mort, le 16/06/1944, à Buckenwald (Allemagne),
Cité dans le "Livre Mémorial des Déportés de France" de la F.M.D. Tome 1 (I.131) page 1087
Convoi du 02/09/1943 Au départ de : Compiègne (60),

 Source : F.M.D. - Référence n° D-46225

- RICHERT Pierre Mathieu, né le 18/05/1906, à Valmont, Moselle.

- SIMOTHÉ Louis, né le 23/04/1911, à Atton, 2e classe, 405e DCA, stalag IV_B,

- SIMOTHÉ Marcel Joseph, né le 31/05/1901, à Atton,

- SINTEFF Henri Philippe, né à Munster, mort en 1945, à Nancy,

- THOMAS Jean Paul, né le 24/06/1919 à Atton, 306e RI, mort le 14/03/1945, à Kreuzberg (Allemagne)

- THOMAS François, né le 15/11/1907, à Nancy, 1re classe, 146 RIF,

- VAUTRIN Fernand, né le 31/12/1907, à Belleau, 2e classe, 146 RIF, Stalag V-A,

- WILDEMBERG Amedée, né le 30/07/1907, à Pont-à-Mousson, directeur d’école à Atton, lieutenant au 163e R.A.F, de confession juive.

En 1937 : WILDEMBERG Amedée.

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Traduction de documents américains,
Atton, à partir du 15 septembre 1944

Source : Jean-Louis THEOBALD

Mini album photos, à télécharger : 1,95 Mo


80e Division d'Infanterie US
Le franchissement de la Moselle, à Dieulouard

Source : https://histoire-lorraine.fr/index.php/12e-corps-us/80e-di-us

Source Guillaume JOLIVET "Tu es de Atton si..."


Entre Pont à Mousson et Dieulouard, la tête de pont américaine
Du 12 au 16 septembre 1944

Source : Jean-Louis THEOBALD

Mini album photos, à télécharger : 3,8 Mo

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

13 septembre 1944 – colonne de prisonniers allemands capturés par le 317e RI
Source : www.memorial-montormel.org

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

De gauche à droite : le général MAC BRIDE, Commandant la 80e division d’infanterie US,
à ses côtés le général EDDY, Commandant le 12e Corps d’Armée US.
La scène se passe entre Pont à Mousson et Dieulouard, lors de la tête de pont’

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

Source : Jean-Louis THEOBALD

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1944-10, 19 : Harold Fray's brother Charles Fray standing in entrance to his fox hole on the banks of the moselle River.

Charles Fray, le frère d'Harold Fray, debout devant son trou de renard, sur les rives de la Moselle.

Source : http://staff.washington.edu/dfray/drupal/node/268

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1944/1945, Atton : messe, en présence de soldats américains

 

Source : Jean-Louis THEOBALD

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Article : 1918 / 1944, résignation admirable des habitants d’Atton

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Septembre 1944 : libération d'ATTON, témoignages :

Plan des maisons détruites

Mini album photos, à télécharger : 12,16 Mo

ATTON : Plan des maisons détruites, en septembre 1944, par Bernard IUNG, vers 1990

Identitification, novembre 2021 : rue de nomeny, à gauche de la maison GRANDMAIRE : la maison Paul BELLO
Source : jean-Paul BELLO

Comparer avec le plan d’Atton, en 1945, par Jean-Paul BELLO. "Lien" 

 1945, Rue des Dames : la ferme d’Emile LEMAIRE
Collection Françoise BRIONNE

 1945, ATTON, Grand Rue : la maison de Marie PICARD
(aujourd’hui, elle serait située en face de l’aire de jeux
Collection Françoise BRIONNE

  1945, Grand Rue : Monique et Françoise BRIONNE, devant leur maison,
puis celles des familles ZIMMER, CHARDIN, Paul RICHIT et Joseph PARISOT
Collection Françoise BRIONNE

 4    1945, Grand Rue, les démolitions
Collection Françoise BRIONNE

 5    1944, Rue de Loisy
Collection Bernard IUNG

 6    1945, Grand Rue : les maisons des familles HUBER, BELLO et SINTEFF,
habitée par la famille CHARIS (à la place du presbytère/salle Marie PICARD, l’actuel multi accueil)
Collection Françoise BRIONNE

 7    1944 : la maison de Victor OLIVETAN, à l’angle de la rue de Pont à Mousson et la rue de Nomeny
De la gauche, vers la droite : Michel et Jeanine, petits-enfants de Victor, Claude PETITJEAN,
4
e ??, André PETITJEAN (fils), 6e ??,
Derrière, un soldat américain.
Collection Jean-Louis THEOBALD

 8    1944, Grande Rue, la maison de la famille RICHIT
et la ferme PARISOT
Collection Françoise BRIONNE

 9    Septembre 1944, rue de Loisy : Maisons incendiées
Collection Charles LAMOTTE

 10    Septembre 1944, maisons incendiées
Rue de Loisy,  vers Pont à Mousson
Collection Charles LAMOTTE

 11    1945, ATTON, Rue de Loisy: Monique BRIONNE,
devant le Café POUILLEUX

Collection Françoise BRIONNE

 12    20, rue de Loisy, en 1946
Collection Bernard IUNG

Le 11 août 1946, Marthe BRAUN, épouse COLSON,en tandem, la belle-sœur, de Jean IUNG

Collection Michèle BLÜMLE

 13    1945, ATTON, Grand Rue : les maisons des familles SINTEFF
(
habitée par la famille CHARIS) et BRIONNE
Collection Françoise BRIONNE

 14    1945, rue des Dames : Monique BRIONNE, devant la maison MARX
Collection Françoise BRIONNE

 15    Septembre 1944, maisons incendiées
Collection Charles LAMOTTE

 16    Septembre 1944, maisons HUBERT, PICARD et VAUTRIN
Collection Charles LAMOTTE

 17    1945, Grand Rue : ferme PARISOT, à droite : Henriette PERRIN
Collection Françoise BRIONNE

 18    1945, Grand Rue : les maisons RICHIT et PARISOT,
en face de l’église

Collection Françoise BRIONNE

 19    1945, l’église bombardée
Collection Françoise BRIONNE

 20    1945, la maison de Lucien BRIONNE
Collection Françoise BRIONNE

 21    1945, Grand Rue : la maison de la famille SINTEFF
habitée par la famille CHARIS)

Collection Françoise BRIONNE

 22    1945
Collection Françoise BRIONNE

× --------------------------------- Ø

Samedi 9 juillet 2022 : deux nouvelles photos d’Atton, après la libération de septembre 1944 :

Abri, ce serait celui qui se trouvait, sous le chemin, entre la route de Mousson et le chemin de Retonlieu ?

Collection Evelyne CARCASSES, fille de Charles LAMOTTE

Position ?

Collection Evelyne CARCASSES, fille de CharlesLAMOTTE

 

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Plan d’Atton, en 1945, par Jean-Paul BELLO.

En rouge, ce qui est resté d'Atton en 1945.

Certaines constructions, rue deNomeny, sont encore inexistantes, sur le plan de Bernard IUNG "Lien"

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Témoignage de Bernard IUNG

« Bernard IUNG (1933/2012), en septembre 1944, a 11 ans. Il habite au 20, rue de Loisy, avec sa mère, Marie (gérante de l’alimentation "La Source") et sa grand-mère Alphonsine. Son père Gabriel, surnommé Jean, est prisonnier dans un M-Stammlager (Stalag) XII F-Kommando. 1004, en Allemagne.

En septembre 1944, les Allemands les forcent à creuser des tranchées, dans le jardin. Marie y a juste le temps d’y enfouir quelques objets, dont : du vin et la ménagère de couverts en argent. Puis, ils sont chassés par les Allemands. Ils vont se réfugier, avec une quarantaine de villageois, dans un abri français de 1914, en forêt de Fack, Haie Baraud. Cet abri, comme encore aujourd’hui, est inondé d’environ une hauteur d’un mètre d’eau. Un tapis de rondins de bois est disposé pour pouvoir y loger. Pendant l’offensive l’abri est bombardé. Du bétail resté dehors est tué. Les hommes rejoignent le village, pour tenter d’arrêter l’incendie, qui se propage vers le nord du village. Les Allemands chassent les habitants de l’abri, vers l’est. S’en suit une marche forcée, pour certains, jusqu’à MORHANGE. Le premier soldat américain que Bernard rencontre, c’est à MORVILLE. Il est prisonnier des Allemands. Il lui offre du chocolat…

Le 16 septembre, de retour au village, libéré, toutes les maisons de la rue de LOISY ont brulé, depuis le haut du village, jusqu’au numéro 20 et une bombe est tombée dans le jardin. La cache est pulvérisée. Marie, Alphonsine et Bernard vont s’installer dans la cave, qui seule, reste en état. La voute est encore toute chaude.

Bernard évoquait, également, du survol des raids de bombardiers alliés, vers l’Allemagne. Un jour, il voit un bombardier se détacher de sa formation, certainement en difficulté, perdre de l’altitude et larguer son chargement de bombes dans la Moselle. Bernard se rappelait des centaines de poissons morts, remontés à la surface ».

Commémoration en 1947/48 du séjour forcé, dans l’abri, en forêt de Fack, Haie Baraud, en septembre 1944, lors de la libération
(photos prises sur l’abri)
Photo de gauche :
Au centre, en bas, la buse de ventilation de l’abri.
A droite : Auguste Chèvre

Photo de droite :

Au centre, portant un panier : Marie Iung.
Le deuxième, en partant de la droite : Auguste Chèvre…

   

L'abri, aujourd'hui, probablement, un morceau de blindage et un étui de calibre 50, américain

Février 2003, Bernard, accompagné de son épouse, transmet ses souvenirs à deux ce ses petits-enfants,
Bertrand et Thibaut

Attention : l’accès à l’intérieur de ces ouvrages est particulièrement dangereux : risque de présence de munitions, de pièges, ou d’animaux sauvages, d’effondrement et d’asphyxie…

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Le 16 octobre 2020, témoignage de Jeanine,
petite fille de Victor OLIVETAN,
présente dans l’abri en forêt de Facq, Haie Baraud,
en septembre 1944. Elle avait 6 ans.

 

Avant 1939, Jeanine habite chez ses parents, à Pont à Mousson.

Son père, Paul Gabriel se bat sur la ligne Maginot, au nord de la Lorraine. A l’armistice de juin 1940, il ne se rend pas, mais rejoint la Zone libre, dans le Périgord, à Sainte Foix la Grande*, à l’Est de Bordeaux.

http://www.ajpn.org/commune-Sainte-Foy-la-Grande-33402.html

http://www.saintefoylagrande.net/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_libre#/media/Fichier:France_map_Lambert-93_with_regions_and_departments-occupation-fr.svg

Victor OLIVETAN, le grand-père, de Jeanine, habitait à l’angle de la rue de Nomeny et de Mousson, actuellement la rangée de garages. Il l’accueille ainsi que sa mère et son frère.

 

André PETITJEAN, cousin de Jeanine,
Victor OLIVETAN,

Jeanine

Aujourd’hui, l’angle de la rue de Nomeny et de Mousson, à droite la maison détruite, en septembre 1944 n’a pas été reconstruite.

Son père, Paul Gabriel parviendra à rejoindre Atton, via Paris. Il fut démobilisé.

L’oncle André, de Jeanine est fait prisonnier en Lorraine, puis en Allemagne. Sans pouvoir donner de ses nouvelles, il ne sera libéré qu’en 1946. Son épouse et son fils seront accueillis à Atton.

′La grange des petits chats′ : Le père et la mère de Jeanine les nommaient ainsi, vis-à-vis de leurs enfants. En fait, ils dissimulaient des prisonniers de guerre Français, évadés, dans la grange voisine. Ils les habillaient en civils, détruisaient leur uniforme ′Kriegsgefangener′ (Prisonnier de guerre), les nourrissaient, les lavaient... Puis ils les conduisaient à la gare de Dieulouard, où ils étaient pris en charge par un agent de la SNCF, qui les conduisait, vers Nancy. Ils eurent quelques nouvelles de leurs évadés. Jusqu’au jour où ils apprirent qu’à Nancy, certains étaient arrêtés. L’agent de la SNCF était un ′collabo′

La ferme d’en face était hermétiquement fermée. Il y avait un grand nombre de prisonniers Russes.

En 1944, les combats, s’intensifiaient. Au milieu de la nuit retentissait une sirène. Ils devaient immédiatement "se rendre aux abris" : la cave voutée de nos voisins.

Radio Londres : presque tous les soirs, malgré la ronde des "Germaniques".

Pendant que la mère de Jeanine confectionnait un drapeau tricolore, un Allemand s’est introduit dans la cuisine. En larmes, il a pris Jeanine dans ses bras. Il sentait la fin proche… La dernière année, les Allemands, particulièrement nerveux, virent installer un gros canon devant la maison.

« Nous étions insoumis aux Nazis », dans la maison étaient entreposées munitions et artilleries. Il fallait les nourrir. Ils exigeaient qu’on les alimente. Il leur était servi principalement du chou, qu’ils n’appréciaient pas du tout.

En septembre 1944, la maison était toujours occupée par les Allemands. Un Allemand les supplie de quitter Atton (pour les enfants). Le long de la maison, il y avait des canons qui tiraient sur la côte de Montauville.

L’exode de septembre 1944 : rassemblés en bas de la rue, le Quartier bas est parti vers la Forêt de Facq, en chantant : "Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine". Des avions de reconnaissance les survolaient.

La grand-mère de l’épouse d’Auguste CHEVRE, Madame CHARTIER avait été transportée dans une brouette, jusqu’à l’abri.

L’abri la Haie Baraud était plein d’eau (il fut aménagé avec du bois et des fagots), première nuit au-dessus de l’abri.

L’abri a été tiré par les Allemands.

Il n’y avait rien à manger.

Les enfants, dans l’abri, étaient à côté de Madame DOHM, institutrice (Epouse de Pierre DOHM, instituteur, de Pont à Mousson). Elle s’en occupait très bien. Elle leur racontait des histoires et leur faisait même faire du calcul mental… Il y avait, également Madame RESPAUT, de Pont à Mousson, avec son bébé.

Le Grand-père de Jeanine, s’était fabriquée une hutte, puis une seconde pour Madame CHARTIER et sa fille.

Bombardements de l’abri. Une vache, attachée, a été tuée, par un éclat d’obus. Les garçons jouaient à identifier les obus (fusants ou percutants…).

Souvenir de l’abri : un couloir entre deux entrées, un petit renforcement au milieu, où ont été logés les enfants. Il y avait 60 personnes.

Son père est retourné à la maison rechercher des vivres. Elle avait été détruite.

A la recherche d’un cheval, pour le manger : il fut tué et découpé au couteau de poche. Il fallait cacher le feu. Le père et la mère de Jeanine partent en quête d’une boulangerie. Ils ont ramené du pain au maïs et au son (très-très dur…).

Expulsés par 4 Allemands, armés, très nerveux, de l’abri. En partant son grand père a disparu. Il fut fait prisonnier des Allemands en lisère de la forêt.

Vers Morville à un carrefour : des Allemands partout, encerclaient un autre groupe chassé de la Forêt de Facq, vers une direction inconnue. A Morville, ils furent logés dans une stalle à chevaux, très… souillée. Ils sont obligés de vider des fonds d’emballages de nourriture allemande, pour se nourrir.

Réapparition du grand-père, à Morville : toujours prisonnier des Allemands.

Puis, vers Port sur Seille, épargné : logés par la grand-mère paternelle. Un Allemand s’introduit dans leur chambre, complément désemparé. Il s’endort debout. Le lendemain le village est libéré par les Américains.

Retour dramatique et éprouvant vers Atton : la route de la Forêt de Facq était encombrée de nombreux convois américains. Des Allemands étaient blottis dans les fossés, certains gravement blessés. Les Américains distribuaient du pain délicieux. Atton était sacrifié. 3 bombes avaient eu raison de la maison.

Quand ils sont revenus, un prêtre est venu dire une messe. L’église avait été pillée. Il a donné la communion dans une boite de conserve.

A la libération, l’installation des Américains, à Atton :

Les Américains sont partout. Dans le parc, rue de Mousson, avant la scierie, la cantine, Jeanine se souvient des fameux gouters offerts par les Américains. Nicolas le soldat américain, il coiffe toute la famille. Jimmy, l’opérateur radio, dans sa station avec ses grandes antennes, Jeanine va lui tenir compagnie. Il parle un peu français. Il y a aussi les séances de cinéma, dans une grange, sur la paille.

    

Et Jeanine.

Photo : Jean-Louis THEOBALD

André PETITJEAN, cousin de Jeanine,
Jeanine,

Derrière, au centre : Nicolas, le coiffeur

Photo : Jean-Louis THEOBALD

La maison détruite, par 3 obus

De la gauche, vers la droite :
Michel, le frère de Jeanine,
Jeanine,

Claude PETITJEAN,
4e ??,
André PETITJEAN (fils),
6e ?,
Derrière, un soldat américain.

Le canon allemand était positionné,juste à l’angle, de la maison

 

Photo : Jean-Louis THEOBALD

Derrière la maison détruite
De la gauche, vers la droite :

André PETITJEAN (fils),

Michel, le frère de Jeanine,

Jeanine,
Claude PETITJEAN,

6 soldats américains.

Le dernier souvenir de Jeanine à Atton, ce sont les colonnes de prisonniers allemands, les mains sur la tête, les convois de camions américains de corps de soldats allemands et d’autres de carcasses de bétail.

Après la guerre Ses parents ont reçu une lettre manuscrite du Général DE GAULLE, de remercîments, pour avoir participé à l’évasion de prisonniers de guerre français.

Témoignage recueilli par François IUNG (mon père, ma grand-mère et mon arrière-grand-mère étaient, également, dans l’abri).

Est Républicain, du 23/10/2020

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Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Paul BELLO,
recueilli par son fils Jean-Paul

 

Exode et retour à la libération d’Atton.

 

Comme pour les pays voisins les jours précédents, un lundi matin, début septembre 1944 à 8h00, ordre nous est donné de quitter le pays pour 10h00 car les armées alliées arrivent à Toul, Metz et Nancy. Pensant que c’était une question de 48 heures, nous prenons avec la famille la direction de Morville.

Nous avions d’abord pris résidence dans une ancienne tranchée, à l’orée du bois lorsque le curé de Morville, accompagné du Maire d’Atton, est venu nous inviter à la suivre. Nous nous sommes d’abord installés dans le grenier de l’école puis un peu plus tard une ancienne habitante d’Atton nous a dit qu’elle était chez sa bru qui tenait une petite ferme et que nous pourrions nous installer dans la grange mais quatre ou cinq jours plus tard un officier allemand est venu voir l’installation du poste émetteur et nous avons décidé de nous en écarter en descendant dans la cave.

Voyant que les deux jours prévus risquent de durer longtemps, avec mon épouse nous décidons dans les premiers jours de revenir brièvement à Atton pour prendre quelques vêtements mais c’est déjà trop tard, tout a été pillé. Sur la route du retour nous sommes gratifiés de trois coups de canon à la sortie d’Atton, certainement tirés par les occupants pour nous voir plonger dans le fossé… A la suite de quoi notre séjour a duré deux semaines, le temps que nos alliés se décident à avancer.

Le deuxième et dernier dimanche, on décide d’aller à la messe de 7h00 du matin. Le temps est exécrable. Au retour après avoir entendu un coup de canon ou de fusil, notre propriétaire vient nous dire « Les Américains sont là ! ». Nous sortons, c’est vrai, quelle joie ! Poignées de mains, tapes dans le dos, et distribution de chocolats, cigarettes et conserves diverses. C’est la fête.

 

Compte tenu du temps exécrable, nous remettons au lendemain le retour à Atton. Comme les Allemands se sont repliés de l’autre côté de la Seille, ils se permettent encore de nous envoyer quelques « pruneaux ». L’oncle parti devant à vélo en éclaireur ne revient pas car, on l’apprendra plus tard, les Américains ne laissent pas repartir les arrivants. A l’entrée de la forêt nous sommes accueillis par trois coups de canon de nos alliés. Nouveau plongeon dans le fossé et abandon rapide de ces lieux malsains.

 

Le dimanche de notre libération beaucoup de personnes ont déjà réintégré Atton. Mais au fur et à mesure qu’ils arrivent, une sentinelle les accueille et les conduit au bureau des affaires civiles américaines tenu par un lieutenant parlant bien le français mais peu accueillant qui les fait enfermer dans un local gardé par une sentinelle. Il croit que de ce côté de la Moselle se trouvent des sympathisants allemands. Après discussion avec les notables de la commune ils finissent par accepter leur retour mais à condition que deux hommes prennent la garde jour et nuit et amènent les nouveaux venus au bureau des affaires civiles pour faire contrôler par le lieutenant et le Maire qu’il s’agit bien de gens du pays. Les étrangers à la commune sont reconduits par petits groupe vers Pont-à-Mousson.

 

Donc arrivés à Atton nous constatons que de nombreuses maisons ont été endommagées, d’autres entièrement brûlées (estimation de 60%). Nous sommes heureux de retrouver la nôtre debout, mais tuiles et carreaux cassés et la façade grêlée d’éclats laissés par un obus tombé dans le caniveau. Elle est occupée par les Américains qui acceptent de libérer l’étage tout en conservant le rez-de-chaussée.  La chambre de façade leur sert de bureau et celle de derrière de dortoir pour un commandant, un colonel et un capitaine.

Nous vivons ensemble pendant trois semaines d’opulence. Leur cuisine étant derrière la maison, ils nous apportent des plats complets : jambes de poules (les cuisses), pâtes, conserves, sucre, café, chocolat… si bien que nous avons pu faire les généreux avec les gens du quartier.

Cette guerre fut malheureusement plus cruelle pour d’autres avec la destruction de leurs biens, avec des maris ou frères prisonniers pendant 5 ans, voire les deuils dont celui de Mr Richit et le fils de Melle Thomas.

Les hommes valides doivent se rassembler chaque matin devant le bureau à 7h30 avec pour mission d’aller enterrer les vaches et chevaux tués dans les prés. Ils y sont conduits en camion. Nous y découvrons un jour un allemand occis depuis quelques jours au milieu d’un troupeau de vaches. Un officier américain à qui on signale la trouvaille veut qu’on l’enterre avec les bêtes, ce que nous refusons et on a dû le traîner avec une corde vers un trou creusé à une dizaine de mètres de là. Pour un peu il y serait glissé tout seul…

 

Petit retour en arrière. Dans notre région les Allemands (ce n’est pas le terme qu’utilise mon père) ne sont pas trop nombreux, juste ce qu’il faut pour administrer le pays et ils sont forts en la matière : imposition, réquisition, restriction, contrôles… Au temps de leur retraite, pendant leurs haltes pour reprendre souffle, les allemands ont déployé une batterie de canons antiaériens dont une dans mon jardin. Certains de leurs servants rodent parfois la nuit à la recherche de nourriture mais par chance pour nous un officier qui relève son prédécesseur pour dormir chez nous a trouvé ces batteries trop près et les a fait éloigner pour sa sécurité et donc la nôtre… Il est même venu un soir nous souhaiter bonne nuit dans notre lit à la lueur de sa lampe de poche ! Contrôle ? Mais on doit reconnaitre qu’ils ont été corrects avec les habitants de la commune. La nourriture restait bien sûr la préoccupation principale de chacun, mais à la campagne nous avions nos jardins on s’est mis à élever poules, lapins, cochons… Un bon copain agriculteur m’apportait en cachette de son père de quoi nourrir ma basse-cour.

 

En ce qui concerne les combats, j’ai vu l’attaque de Mousson par les tanks américains qui tournaient autour de la côte en mitraillant le pays. J’ai vu des groupes de quatre avions poursuivre les Fritz en débâcle, volant à trois ou quatre cents mètres et lâchant leurs bombes sur des nids de canons ou de mitrailleuses. J’ai vu des groupes de forteresses américains accompagnés d’avions de chasses protecteurs partant et revenant d’un bombardement lointain se faire attaquer par la chasse allemande au-dessus de l’usine de Pont-à-Mousson provoquant la réplique des chasseurs alliés. L’une des forteresses, endommagée, a atterri du côté de Tremblecourt. On voyait dans le ciel des avions en flammes descendre en torche et les aviateurs qui avaient pu s’en éjecter, les suivre suspendus dans le ciel. 

Alors qu’on arrachait des pommes de terre route de Nomeny une centaine de bombardiers américains sont passés au-dessus de Bezaumont en direction de Pont-à-Mousson. On a alors entendu brusquement éclater des bombes dans un immense fracas. On a su par la suite que l’avion n’avait pu décrocher ses bombes là-bas et s’en était débarrassées entre Bezaumont et la route de Loisy creusant là six trous de cinq ou six mètres sur deux de profondeur.

 

Mon petit cours d’histoire pour conclure.

Pourquoi me semble-t-il que l’Adolph a perdu la guerre ? J’abrège. Parce qu’après l’invasion éclair de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg, mal conseillé par Goering, plutôt que de débarquer dans la foulée en Angleterre écrasée depuis Dunkerque, il a préféré poursuivre l’armée française en déroute et envahir nos côtes. C’était sans compter sur le courage et la ténacité des Anglais qui ont pu se réorganiser.

Ils ont su compenser la faiblesse de leur aviation en s’introduisant à quelques-uns au milieu des bombardiers allemands survolant l’Angleterre pour les mitrailler sans grand risque d’être abattus par les chasseurs ennemis. Ainsi fut anémiée l’aviation de Goering avant l’entrée en guerre de l’Amérique.

 

Imaginons l’Angleterre envahie :  pas de tête de pont pour les Américains et après son emprise sur la majeure partie des pays européens, l’ennemi pouvait se lancer en Afrique sur les colonies anglaises, belges et françaises, il ne lui restait plus qu’à mettre la Russie à genou et il était le maître du monde car ni les Américains, ni les chinois n’auraient osé se frotter à sa puissance.

 

Ma conclusion : C’est au collège qu’on apprendrait aujourd’hui la langue française !

Aïe ! Ideleur !

 

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Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Gilbert Théobald

1944

- (septembre). Ordre d’évacuation de la paroisse Saint-Martin et du village d’Atton.

Deux familles du bas du village, les familles Lamotte et Théobald rejoignent et dans la partie haute c’est M. Julien Lacasse qui refuse d’être évacué (il sera fait prisonnier et emmené par les allemands dans leur retraite).

1944 (septembre).

Evacuation du village

Incendie du village par l’aviation alliée.

 

Tout le village avait été évacué, vers les communes de Port-sur-Seille et Morville-sur-Seille, sauf deux familles, habitantes du bas du village, les familles Lamotte et Théobald, qui décidèrent de rester. Ces familles se réfugièrent primitivement, hors du village, dans un ancien abri militaire, de la Grande guerre, situé au bas de la côte de Mousson, qu’elles aménagèrent de leurs affaires et de vivres, ainsi qu’une chèvre.

Cette partie de la cote de Mousson, fut constamment canonnée par les alliés, pendant de longs jours. De nombreux obus tombèrent sur et à côté de l’abri, mais il en eut un, qui ayant percuté le devant de la porte, le bruit de sa déflagration, le souffle et la poussière rentrèrent dans l’abri, créant au milieu des réfugiés une grande panique, sans compter du hurlement des gosses et peut-être également de celui des adultes.

Mais les vivres vinrent à manquer et c’est en allant, dès la tombée de la nuit, ramasser des fruits que ce petit groupe a pu s’alimenter, dans le verger de monsieur Sinteff, tout proche de l’abri. La nuit Madame Lamotte allait traire la chèvre, afin d’avoir un peu de lait, pour Roland, le dernier né des Théobald, mais la pauvre bête, effrayée par les éclatements des obus, autour d’elle, ne pouvait donner qu’un pauvre verre de lait...

Devant la pression des alliés, les allemands voulurent récupérer à leur profit l’abri de la cote, ils délogèrent sans trop de ménagement les familles. Elles laissèrent leurs affaires dans l’abri et se réfugièrent dans un autre abri, datant également de la guerre 1914-1918, situé en bordure de la route nationale, dans la propriété de M. Martin (aujourd’hui Iung). Et c’est de ce lieu qu’elles assistèrent à l’incendie du village.

Délivrées une première fois par des éléments de l’armée américaine qui montaient vers à l’assaut de Mousson, mais en ne laissant aucune arrière garde à Atton ; ils eurent la désagréable surprise le lendemain matin de voir à nouveau les soldats allemands venir inspecter l’abri.

C’est cette absence de soldats alliés, qui a permis à une patrouille allemande de venir réoccuper tranquillement le bas du village et par là de s’emparer d’une jeep américaine avec son équipage ayant un blessé sur civière.

Ce véhicule militaire était resté caché derrière la haie, le long du ruisseau de la Morte, dans le Cachot, après le passage des soldats US. Les soldats allemands ayant fait prisonniers les soldats américains, accrochèrent à l’antenne radio du véhicule un très grand drapeau à croix gammée, et ils regagnèrent le bas du village et ils installèrent leur PC, ainsi que leur prise de guerre, dans la cour de la maison Lamotte.

C’est sûrement en voyant cette turbulente et inquiétante présence, que les alliés, qui occupaient le côté gauche de la Moselle, firent de nouvelles attaques sur le village d’Atton. Celui-ci fut pratiquement détruit par l’armée américaine.

 

1944.    Citation : attribution de la croix de guerre à la commune.

« Village déjà très éprouvé pendant la guerre de 1914-1948 par sa situation à proximité de la ligne de feu, a payé un tribut exceptionnellement lourd pendant les combats de septembre 1944 pour la libération de la Lorraine. Sa population brutalement évacuée par les Allemands, n’est rentrée que pour retrouver les deux tiers de ses maisons totalement détruites et les autres gravement endommagées » Avec une résignation admirable, la presque totalité des habitants s’est refusée à quitter le village, préférant s’installer dans les ruines plutôt que de s’expatrier, donnant ainsi le plus bel exemple de courage et d’attachement au sol natal.  Deux victimes militaires, trois civiles. »

...

Lire, dans "Atton, ses origines" : "Petite chronologie historique concernant la commune d’Atton", canton de Pont-à-Mousson (M.-et-M.).1 Document Gilbert Théobald

Source : Jean-Louis THEOBALD

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Septembre 1944, libération d'Atton, témoignage de Charles LAMOTTE, du 16 février 1999,
par les bons soins de Jean-Louis THEOBALD

 

A cause de ces événements, mon père n’était pas avec nous, il était bloqué à Nancy depuis plusieurs jours, il travaillait de nuit à l’Est Républicain.

Je travaillais comme apprenti boulanger chez Cézar à Saint-Martin depuis plus d’un an. Mon père qui prenait le train A/R Pont-à-Mousson_Nancy tous les jours mettait son vélo chez Cézar le soir à 19 heures et le reprenait le matin à 7 heures.

Or depuis plusieurs jours je n’avais pas vu mon père, le vélo était toujours là. J’ai demandé la permission à Mr Cézar d’aller l’après-midi pour quelques heures à Atton.

J’ai appris par ma mère qu’il était bloqué à Nancy et qu’elle restait dans sa maison, les gens du village étaient en train d’évacuer.

J’ai voulu retourner à Pont-à-Mousson, mais les allemands étaient à environ 300 mètres avant le pont-cassé et m’ont obligé à faire demi-tour.

La libération, les Américains sont venus 3 fois.

- La première : une patrouille de 3 chars est arrivée, venant de Loisy par les prés entre le village et la Moselle, arrivés dans le Pâquis, ils ont contourné les maisons des frères Lemaire et Christophe, puis sont montés vers la route en traversant le parc des Christophe.

Le premier char s’est arrêté, la tourelle au niveau de la route, un homme a sorti la tête et les bras de la tourelle, et a inspecté les alentours. Provenant du bas du village une rafale de mitrailleuse a été tiré par les Allemands, l’Américain s’est affolé sur la tourelle, les 3 chars ont fait demi-tour, sans tirer. J’ai assisté à toute la scène, car il y avait un grand espace dans la porte de l’abri. Le premier char était à environ 50 mètres.

Le même jour dans l’après-midi, 12 avions américains ont incendié le village.

- La deuxième venue et la première libération : les américains n’ont fait que passer, hommes, matériels, véhicules sont montés à Mousson, en passant toute la journée devant notre abri.

Le lendemain matin les allemands étaient de retour. Du côté de notre abri, à part le chef de patrouille, la bonne dizaine de soldats devaient avoir 16 à 17 ans.

Vers midi je suis allé aux provisions dans la cave de notre maison, j’ai vu une jeep retournée dans le chemin de Mousson. Après notre libération, j’ai vu sur le jeep une quinzaine d’impacts de balles ».

- La troisième fois : enfin la libération.

Source : Jean-Louis THEOBALD

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Témoignage de Jeannine PETITJEAN,
fille d’Arthur BARBOSA et belle fille d’André PETITJEAN
Souvenirs de 1939/1945 :

Arthur BARBOSA,
en mai 1965

André PETITJEAN,
en septembre 1941

Arthur BARBOSA est né le 6 août 1903 à Vila Verde (Portugal). Il est Naturalisé. Il a été ouvrier agricole puis ouvrier aux Fonderies de Pont à Mousson. Il est décédé en 1972, des suites d’une longue maladie professionnelle.

 

André PETITJEAN (père de Claude), est né le 27 août 1906, à Ste Geneviève. Il était carrossier à la Carrosserie RAUX, à Pont à Mousson. Il est décédé, en septembre 1990.

Pont à Mousson, en 1535. Souvenir d’André PETITJEAN

Vers 1940 : André PETITJEAN, carte de rapatrié, 153e RAF

Arthur BARBOZA, à ALBI, le 19/02/1941. Il est né en 1903, démobilisé en décembre 1941 - arme artillerie - grade 2e classe
canton d'Albi - Centre mobilisateur : dépôt 83 à Auxerre.

Le 28/03/1941 : Arthur BARBOZA, à CASTRES : attestation d’identité.

Le 22/06/1941

Septembre 1941, André PETITJEAN, en zone occupée

Le 01/12/1941 : Centre de démobilisation Arthur BARBOZA

1941/1943 : André PETITJEAN : Journal de captivité, à partir du 14 juin.

1941/1943 : André PETITJEAN : Journal de captivité, à partir du 19 juin.

1941/1943 : André PETITJEAN : Journal de captivité, à partir du 26 mai.

1941/1943 : André PETITJEAN : Journal de captivité-envoi d’argent, en France.

André PETITJEAN, fiche de démobilisation, le 09/05/1945

Il a rejoint le 153e RAF, le 24/08/1939.

Collection : Jeannine PETITJEAN

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Témoignage d’Emile Jean LAMOTTE, Atton incendié, FFI, combattant de la 1re Armée, grand blessé, prisonnier au Stalag XVII B

Plutôt connu sous le prénom de Jean, il est né, à Atton, en 1926, Il vit la déclaration de guerre (septembre 1939), puis la drôle de guerre, à Atton : plus de curé, ni d’instituteurs. Il voit les combats aériens, de la guerre éclair, le Blitzkrieg (à partir du 10 mai 1940).

Exode en juin 1940, première halte à Custines.

Il quitte Atton, à 14 ans. Il travaille aux fonderies.

 

 

En 1944, avant la libération, il a 18 ans Il intègre les Forces françaises de l'intérieur (FFI). Il participe à la libération de Pont à Mousson : embuscades entre Pont à Mousson et Commercy.

 

En septembre 1944, depuis la rive gauche de la Moselle, il assiste aux bombardements américains sur Atton et Pont à Mousson. Il voit l’incendie d’Atton.

Il voit les Américains arriver, par la route de Commercy.

Il s’engage dans la 1re Armée française, sous les ordres du général de Lattre de Tassigny :

 

Il est affecté au 1er régiment colonial de chasseurs de chars (RCCC).

Septembre 1944, caserne du 26e régiment d’infanterie, caserne Thiry, à Nancy.
Souvenir d’après la soupe, de gauche à droite :
DARNOIS P. (Pont à Mousson),
MONCHAUFFE J. (Blénod),
LENOFF F. (Blénod),

LAMOTTE J. (Atton)

 

Son unité estéquipée du M10 Wolverine : chasseur de chars (en anglais : Tank Destroyers)

Il est formé à l’emploi du lance-roquette anti-char, "bazooka M1". Il est équipé en tenue américaine.

 

Il combat contre des chars allemands (Panther et Tigre) :

   

Panzerkampfwagen V Panther                                                       Panzerkampfwagen VI Tiger

                                                       

 

Le 26 novembre 1944, à Sepois, au sud d'Alkirch, il est blessé par une rafale (5 balles : 1 dans le genoux gauche, 1 dans le bas du dos, 2 dans le dos et 1 dans les lèvres).

 

Il est évacué par les Allemands (déshabillé, sur un brancard) : franchissement du Rhin. Il transporté en camionnettes et en trains. Il est plusieurs fois abandonné sur le quai d’une gare, jusqu’à Prague, en Tchécoslovaquie.

Il est de nouveau blessé, par des éclats d’obus, de bombardements alliés.

Il est envoyé au Stalag XVII B, à Kerms, en Autriche.

Guerre de 1939-1945.
Archives de l'Amicale des anciens prisonniers de guerre des Stalags XVII A, XVII B et 398

Stalag XVII B à Krems-Gneixendorf (Basse-Autriche)

Il est opéré par un médecin français, sous contrat (toutes les balles sont retirées, sauf une). Il reste 3 mois en convalescence. Le Stalag XVII B (60 000 prisonniers : de toutes nationalités).

A la libération, le camp est abandonné par les Allemands. Les prisonniers se rendent dans la ville la plus proche. Ils assistent aux exactions de troupes soviétiques. Ils retournent au camp, où sont de nouveau enfermés, gardés par des Serbes. Puis le camp est libéré par les soldats russes à cheval, puis abandonné.

 

Avec d’autres prisonniers, il part en charrette, vers l’ouest. Il croise deux ambulances américaines, qui ne prennent en compte que 4 prisonniers. Il est conduit à un aérodrome, à Lintz, en Autriche. Il est embarqué dans une forteresse volante B 17. Nous sommes le 18 mai 1945. Il effectue le voyage dans le nez de l’avion, entre les caisses de munitions. Les mitrailleuses calibre 50 (12, 7 millimètres), sont armées. L’équipage américains est en bras de chemise.

 

Boeing B-17 Flying Fortress
Forteresse volante

Il atterri à Orléans. Puis il rejoint Paris, à côté du grand Rex, où il est opéré pour extraire la dernière balle :

Hôpital Villemin, en juin 1945

 

La dernière balle, extraite à Paris.

Les deux médaillés de la Libération :

Article Est Républicain : Par Emmanuel VACCARO - 18 sept. 2017

Voir également page : "Atton : Quelques ainés :
Jean Lamotte : artiste peintre et sculpteur 

Le 8 mai 2021, Jean LAMOTTE était invité au monument aux morts, à ATTON. Il a apporté son témoignage sur la libération, alors qu’il était encore en captivité, blessé, au stalag XVII B, à Krems-Gneixendorf (Basse-Autriche).

Source : https://www.facebook.com/MairieAtton/videos/974968949974741

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Sergent Floyd V SPRINKLE

1918/1944
80e division d'infanterie (États-Unis)
319e Régiment d’infanterie
Décédé à ATTON, le 10 octobre 1944, enterré à HAM (Luxembourg)

Source : Jean-Louis THEOBALD

80e division d'infanterie (États-Unis)

https://fr.wikipedia.org/wiki/80e_division_d%27infanterie_(%C3%89tats-Unis)

Luxembourg American Cemetery and Memorial

https://fr.wikipedia.org/wiki/Luxembourg_American_Cemetery_and_Memorial

 

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Le 16 septembre 2021 : commentaires de Guillaume JOLIVET : il y a 77 ans,
les unités américaines, qui ont libéré Atton, en septembre 1944

 

Samedi 16 Septembre 1944 il y a 77 ans la libération de notre Village.

Le temps est mauvais, pluvieux.

Les chars de la compagnie C sont libérés et reçoivent l’ordre d’aider le 319th Régiment d’Infanterie et renforcer les têtes de ponts des 317th et 318th RI.

Avec le 1er bataillon en tête et supporté par 2 pelotons de chars du 702ème bataillon, une attaque est déclenchée au Nord à 16h00 vers ATTON qui sera libéré à 16h30.

Après avoir libéré notre village au prix de dizaines de tués, blessés, la 80th division stationnera jusqu’au 23-24 septembre 1944 dans la forêt de Facq.

Cette Division américaine aura combattu sur le territoire de notre commune contre le 29ème  régiment motorisé et la 3ème Panzer Grenadier Division.

Elle continuera sa longue marche en avant vers la Moselle puis Saarbrücken et participera à la bataille des Ardennes. Elle continuera à combattre jusqu'aux derniers instants de la guerre en Tchécoslovaquie, libérant le camp de concentration d'Ebensee le 6 mai 1945. (Historique de la 80th div US)

De cette libération il reste de précieux témoignages d’Attonais, photos, reliques et sur le terrain quelques positions américaines encore visibles de nos jours.

Notre village aura été presque entièrement détruit.

Rue de Mousson et la rue haute (rue de Nomeny)

Lien vers "Tu es de Atton si"

Libération de Nancy :

 

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Commémoration de septembre 2004, récit de la libération d'Atton, par Pierre MORIN
Article Est Républicain du 18/09/2004

Source : Jean-Louis THEOBALD

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Aux Morts 1939/1945

RICHIT Paul              15-06-1940

 

THOMAS J.                14-03-1945

 

COLIN G.                  28-03-1945

 

Paul Augustin RICHIT est né le 31/05/1903. Il habitait au 41 rue de Nomeny, à Atton. Il était cultivateur. Soldat au dépôt de Cavalerie N°26, il est mort pour la France, le 15/06/1940, à Maranville, Haute Marne.

 

https://www.jhm.fr/departement/La-deuxieme-mort-d-un-heros/

Publié le 06-08-2019 à 06:30

Information, à confirmer

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http://histoire-lorraine.fr/index.php/26e-division-dinfanterie/104e-regiment-dinfanterie

https://www.youtube.com/watch?v=L9dT-tbJwoU&fbclid=IwAR2dArDymGMzg7y-vH30o4aYK54XUVGq-2-hlLWtzUDQfU1kA6Rmhhc1vfg

Source : Tu es de ATTON si...

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Hommage aux blessés, tués et disparus, soldats et officiers américains,
de la 80e division d'infanterie- 80th Infantry Division,
qui ont combattu, en septembre 1944, à proximité de Atton.

Légende :
Anglais = Français ,
Vicinity
 = à proximité ,
Killed
 = tué,
Wounded 
= blessé,
Missing in action
 = disparu au combat.

Le terme vicinity of Atton = à proximité de Atton est à prendre au sens très large, après avoir effectué quelques recherches sur des soldats tués sur ces listes, certains sont morts à BRATTE qui est situé à 15km.

 

15 Septembre 1944 :

L’ennemi, avec une force estimée à 1 bataillon, contre-attaque dans la matinée, et capture ATTON et SAINTE GENEVIEVE. L’attaque a été supportée avec des tanks, canons automoteurs, artilleries et tirs de mortiers. A 16h30, une force ennemie estimée à 1 bataillon et 33 tanks attaque la crête de SAINTE GENEVIEVE – BEZAUMONT et est repoussée avec des pertes et un nombre indéterminé de tanks.

Source : Guillaume JOLIVET
http://www.80thdivision.com/WebArchives/

https://fr.wikipedia.org/wiki/80e_division_d%27infanterie_(%C3%89tats-Unis)

Quelques soldats américains, tombés à proximité d'Atton

JARRETT-Jesse L

SAPP-Dallas L

GRAHAM-Leonard J

GURNEY E Davis JR

GRAHAM-Donald L

HEGRE-Ervin R

EDWARD F. Kelly

DIAMOND Marvin A

BAINES-Edwarr R

WRIGHT-Elden C

Source : Guillaume JOLIVET

Cimetière militaire américain, de Saint-Avold

https://www.tourisme-lorraine.fr/memoire-militaire/1939-1945-ligne-maginot/sites-et-monuments/892140128-cimetiere-militaire-americain-saint-avold

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_am%C3%A9ricain_de_Saint-Avold

https://www.republicain-lorrain.fr/defense-guerre-conflit/2020/07/13/le-cimetiere-militaire-americain-de-saint-avold-en-images

webmestre@atton-hier-a-demain.fr
Atton, d’hier, @ demain

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